On trouve toujours du positif...

Il est 7h35 du mat, j'ai pas dormi de la nuit. En fait, durant tout le temps que je roulais dans le lit et que je faisais une symphonie de spasmes nerveux (qui ont eu raison de la patience de mon chum assez vite), j'ai réalisé que je haïssais la job que je faisais. Depuis un mois, on m'a donné le poste de gérante dans le maudit Café qui m'emploie depuis près de 6 ans. Cependant, je sens que c'est pas moi qu'on veut comme boss de la place, on préfère un gars, pis ce gars-là, c'est mon chum.

Je haïs l'idée qu'on le vénère et qu'on ne prend pas pour de la marde ce que ce prophète amène à l'établissement. J'y travaille depuis six ans que ça m'en prend cinq pour faire connaître mon point de vue, lui, il est là depuis deux semaines que le superviseur le vénère et boit chaque parole venant de lui.

Je réalise que bosser du monde, moi, je n'y voit aucun plaisir.

Hier, j'ai essayé de faire l'horaire de la semaine prochaine. Tout le monde s'en va, je dois trouver des employés fiables, qui vont m'écouter, et ça, c'est pas facile. On me prend souvent pour une niaiseuse qui est pas foutu de faire plus que la job de barista. Avec mes 5pi3, c'est dur de se faire respecter par les plus vils, et Dieux sait comment il y en a qui s'essaient dans le service à la clientèle, vous savez, le genre de Harpie qui aime bien faire de la bisbille de commis de bureau... Bref, pour 5 curriculum vitæ, je réussi à avoir un employé intéressant qui tend à être utile, efficace. Sauf que je ne réussis pas à faire un criss d'horaire...

Pendant 15 minutes je me suis battue, sans être capable de trouver une solution. Il me manque du monde, je me tue à faire des formations efficaces, mais pas assez pour avoir assez de monde fort pour des shifts importants. Ça fait un mois que je me bat, ça fait un mois que je n'arrive pas à faire un horaire potable. Sans oublier le nombre incalculable de commandes pourries que je peux faire pendant une semaine, sans trop savoir ce qu'on exige. Encore aujourd'hui, j'ai oublié de réserver une commande assez importante pour une réunion.

**********

Pendant ce temps, à la maison, je ne sais plus quoi faire avec la quantité d'avertissements qu'on reçoit de la part du professeur à Damien à son égard. Ça me détruit à chaque fois. Vous savez, quand on met beaucoup du sien dans l'évolution d'un enfant, qu'on voit que parfois tout s'effondre par un simple avertissement de moquerie ou d'arrogance de la part de son enfant, on a comme une fissure qui se crée et on se demande constamment «pourquoi est-il comme ça à l'école, ou comme-ci chez sa mère, mais pas à la maison??» , «c'est quoi les solutions???». À un moment donnée, le retrait et la perte de privilèges ne semblent même plus marcher. Alors, on se sent foutu. Pendant que je stress au boulot, je ne peux pas prendre quinze minutes avec Damien pour lui faire comprendre. Je dois mettre mon temps pour des conneries (dont je ne suis même pas payer convenablement en plus) alors qu'il y a beaucoup plus important à la maison.

J'ai pris une demi heure ce matin avec Damien pour lui parler de son comportement. Je me suis souvenue que parfois, les images connus et aimés de l'enfant pouvaient fonctionner pour sa compréhension. Alors son double comportement gentil à la maison chez papa VS maternelle et maison chez maman m'a fait penser à Spider Man rouge et Venom, spider man noir. Qu'à la maison il nous montrait qu'il était capable d'être comme Spider Man rouge, prêt à aider les autres, mais que dans les deux autres cas, il pouvait facilement devenir Venom qui fait du mal au monde. Ça l'a semblé fonctionner...

Souvent je me demande si la cause est ici ou chez la «matrice». Il n'y a pas vraiment de jours précis qui nous montrerait que c'est parce qu'il revient d'Hochelaga, il peut être arrogant autant un mercredi qu'un lundi... Par contre, je suis consciente qu'il n'apprend rien là-bas. Personne ne lui avait appris les jours de la semaine, et maintenant, il se fait chicaner parce qu'il ne sait pas attacher ses lacets...

En tant que belle-mère, j'en vient à me poser la question suivante: y a-t-il un âge précis ou nous devons apprendre les «bases de la vie»? Les lacets, les jours de la semaine, lire l'heure, traverser la rue... L'enfant est-il trop jeune parfois pour comprendre? Est-ce qu'on est réellement rendu dans une société ou tout le monde doit apprendre le tout hyper vite sinon on est considéré comme retardé?

Personnellement, j'ai appris par moi-même à faire du vélo à deux roues seulement à l'âge de 12 ans. Mes parents ne m'avaient jamais montré et je n'étais pas malheureuse pour autant. Sauf que moi je n'avais pas un parc à côté de chez moi ou je sais qu'il y a des dizaines d'enfants qui auraient pu rire de moi parce que je ne savais pas faire de la bicyclette.

Aujourd'hui j'ai commencé à lui apprendre à attacher ses souliers. En partant pour l'école, il m'a avoué qu'il aimerait peut-être aller prendre l'autobus tout seul. Il a fallu que je lui dise les règlements pour être capable d'être si autonome, comme être en mesure de traverser la rue tout seule et faire le chemin sans s'arrêter. Quelques minutes avant de partir, je lui ai dit comment il pouvait être un bon grand frère pour ses deux soeurs (Alice arrive en fin juin, début juillet finalement), en leur expliquant plus tard ce que lui avait appris (comme traverser la rue), que comme dans Spider Man, elles étaient des Mary Jane et que lui en tant que Spider Man, il devait les protéger comme toutes les femmes d'ailleurs, que c'était très important d'être gentil avec les filles, et c'est alors que j'ai vu un éclair dans son oeil quand il m'a dit: «tous les garçons doivent être des Spider Man rouge!»

J'ai peut-être un job de marde, j'en arrache peut-être comme gérante, mais personne ne pourra m'enlever la force et la volonté d'élever un bon garçon, même s'il n'est pas capable d'attacher ses souliers! ^^

Commentaires

Articles les plus consultés