Écriture: Calme



Calme

Dieu merci, la nuit approche. Je contemple devant moi la seule sortie possible de ce monde si bâtard et infâme: mon lit. Je ne ressens qu’un léger soulagement qu’en regardant défiler devant moi ces longues traînées de nuages prendre petit à petit les couleurs de la prochaine lassante journée; ces jours ennuyeux qui me font demander de plus en plus souvent pourquoi je dois subir cette absurdité qu’est la Vie. C’est en voyant ma couche mouelleuse que je cherche à comprendre pourquoi je ne dors pas pour des milliers d’années, être, en quelque sorte, une belle au bois dormant qui, pourtant, ne verrait jamais arriver un prince ridicule.

Une boule de réconfort apaise mon mal de vivre dès que ma tête touche l’oreiller. Ma chape noir et déprimante qui m’englobe généralement, s'éclaircit alors que je lève doucement les couvertures sur mon corps meurtri par la stupidité humaine.

Je souffre de dépression majeure, engendrée par l’Homme et son désir d’être acerbe.

Chaque fois que l’aube se lève, mon corps retrouve avec résignation l’immense poids qui pèse sur ses frêles épaules et mes yeux creux et cernés voient venir cette nouvelle journée avec angoisse et pleine d’affres. Jour après jour, je retrouve ces vipères qui me regardent de hauts, ces harpies qui prennent un malin plaisir à me narguer en jouant avec finesses sur mes faiblesses et mes peurs.

Parfois, je me fais des paris personnels. Sans trop de plaisir, j’essaie de deviner qui d’entre ces Vilains me parlera en premier, qui se méritera la palme de la pire vacherie, qui sera honoré d’avoir engendré le plus de rires à mon égard. Malheureusement pour moi, je réussis souvent à trouver les vainqueurs sans trop de difficulté.

Je suis incapable de me souvenir d’un jour heureux, coloré, où mon visage dessinait un sourire véritable, venant du coeur. Que dire de mon rire devenu si gris et terne. Il ne vient plus du ventre, mes yeux ne brillent plus…

Souvent, je me réfugie dans un monde mensonger, où je réussie à me terrer dans un imaginaire vaste et confortable. Fabuler est devenu pour moi un remède, un exutoire à mon chagrin, ma détresse quotidienne. Ce n’est que lorsque la journée se termine, alors que je remet mon sac rempli de cailloux malmenants, me laissant nul choix que de braver ce monde aigre les yeux rivés au sol, fonçant tête première dans cette tempête négative, que je réussi à voir le bout du tunnel…

Et voilà, la nuit approche. Je contemple devant moi la seule sortie possible de ce monde si bâtard et infâme…

-Tous droits réservés ©Mab 2010

Commentaires

tu écris telllllllement bien Maya...j'adore, ça se lit bien, ça coule tout seul tes mots.

SUPERBE

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