Odile


Je crois avoir eu une vision la nuit dernière: une chapelle se tenait devant moi, fière et imposante. À l’exception de l’astre de la nuit rond et froid, ce lieu sacro-saint semblait être le seul endroit des environs où la lumière éclairait les fenêtres. À l’intérieur, des milliers de bougies étaient posées sur le sol et sur des bancs. Des sages offraient leurs voeux de sympathie par de longues complaintes et prières. Les choeurs grégoriens étaient plus douloureux et tous fixaient une boîte blanche qui semblait être l'ultime trophée de la pièce bénie. Un nombre incalculable de roses rouges, noires, blanches, ainsi que quelques orchidées et campanules drapaient un cercueil ivoire, magnifiquement sculpté d'anges aux visages gracieux et d’ornements floraux. Là où se trouvait à prime à bord l'autel des prêtres, était alors posé une statue en marbre d'une femme aux longs cheveux dont le parfait visage luisait, comme baigné de larmes. L’épitaphe «Vive l'Idole Glorieuse» était inscrite au pied de la madone blanche.
Un couple était devant, agenouillé chantant avec misère le libera. Des larmes coulaient, mais aucun désespoir ne sortait. Au même moment, un homme apparu. Son visage qui semblait être autrefois si faraud et austère était alors humble et brisé en mille morceaux par la tragédie qu’il vivait. Un seul mot sorti de ses lèvres fines:

«Odile…».

Extrait des Mémoire de la Dame de marbre
-Tous droits réservés ©Mab 2010

Photo VIA

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